samedi 29 septembre 2007

Cent balles

De passage à Genève, j’ai été surpris d’entendre un type dire à un autre « ce truc-là, ça vaut dans les 100 balles ». C’est vrai que les Suisses utilisent toujours les francs…
Nous autres, nous utilisons l’Euro depuis janvier 2002 mais nous n’avons toujours pas de mot d’argot pour désigner cette devise. Il y a toujours « quid » pour livre sterling et « buck » pour dollar, il y avait « pelas » pour pesetas et sûrement l’équivalent pour le Deutsche Mark, la lire, l’escudo et le florin, mais encore rien pour l’Euro.
Il sera intéressant de voir combien de temps cela prendra et si chaque pays trouvera son mot d’argot ou si un terme pan-européen apparaîtra. Il faudrait que ce mot sonne bien dans toutes les langues européennes, qu’il ait un côté marrant et un peu vulgaire à la fois. J’ai bien pensé à un mot qui remplit ces conditions: « sarko». Mais je ne sais pas s’il est appelé à un grand avenir.

vendredi 28 septembre 2007

Martine (pourquoi se compliquer la vie?)

Voilà un post pas bien sophistiqué au niveau de la recherche et de l'inventivité mais qui montre que je sais utiliser les facilités que permettent les techniques modernes (le linecage, c'est comme ça que ça s'appelle, je crois) : un post sur les sites des couvertures de Martine détournées.
Je crois comprendre que l'inventeur de l'idée est un Monsieur Tremechan qui sévit sur les albums de Oui-Oui, mais les couvertures détournées les plus gratinées semblent provenir d'autres sources. Voici donc un exemple de ce qu'on fait de relativement familial:

Pour des choses un peu plus poivrées, voir ce site, par exemple. Rien à craindre: si j'ai bien compris, les couvertures sont d'origine, seuls les titres sont modifiés, on respire... Ce même site semble avoir plein d'autres trucs assez rigolos du genre "Top 10 des questions à ne jamais poser à un breton". De qualité assez inégale certes, mais bon, y'a pas que la crème qui bloggue de nos jours, hein ?

lundi 24 septembre 2007

La galerie Doria Pamphilij

Dimanche après-midi à traîner dans Rome, le centre-ville interdit aux voitures, mais accueillant bien volontiers des milliers de touristes en file indienne, oreillette bien vissée pour ne pas perdre une miette des commentaires du guide. La ville silencieuse, les familles déjeunent en terrasse au restaurant, les chats se baladent dans les ruelles.
Passé un très long moment à la galerie Doria Pamphilij, endroit d’un calme absolu, l’entrée à 8 Euros décourageant sans doute les groupes les plus soucieux du meilleur rapport quantité-prix. Il s’agit du palais d’une famille qui eut son heure de gloire quand l’un des siens devint pape, Innocent X, immortalisé par le portrait de Vélasquez qui inspira Francis Bacon. La famille vit encore dans les murs. On entre au premier étage du bâtiment par une vaste salle aux très hauts plafonds, aux murs presque totalement couverts de toiles, suivie par une salle dont les murs sont recouverts de tissus de velours grenat, avant d’arriver dans une salle de bal 19ème aux murs dorés qui communique par un côté avec une superbe chapelle familiale qui compte non pas une, mais deux reliques (cadavres) de saints. On est une famille avec laquelle il faut compter, ou pas. On entre ensuite dans une galerie carrée où des centaines de tableaux de toutes sortes, du 15ème au 18ème siècle couvrent les murs pratiquement du sol aux plafonds. Il y a quelques Breughel, des Caravage (dont l'exceptionnel Repos après la fuite en Egypte, une Madeleine pénitente et une copie du Saint Jean Baptiste du Capitole), des Le Lorrain, Lippi, Tintoret, etc…. Le soleil rentre de biais par les fenêtres qui donnent sur une immense cour intérieure. Les plafonds sont peints de très beaux trompe-l’œil qui donnent l’illusion de bas-reliefs en marbre gris, ou, ailleurs, dans un style très coloré inspiré de la Rome antique. Une salle en contrebas est consacrée aux sculptures, un capharnaüm de pièces de toutes taille, de toute époque, avec une forte proportion de bustes antiques. Très beau centaure au buste de marbre rouge et au corps de marbre blanc. Le portrait d’Innocent X attend dans une petite pièce, flanqué d’un buste du même personnage en marbre blanc sur un piédestal. Dans un ensemble totalement statique, le regard du portrait est, effectivement saisissant.
Le commentaire par audiophone de la visite est assuré par le propriétaire des lieux au ton tout à fait aristocratique. Le français absolument parfait sans aucun accent est peut-être assuré par un traducteur, mais il est parfait pour mettre dans l’ambiance de l’endroit. Quelques anecdotes « familiales » épicent la visite audio, dont une affaire de partie de patins à roulette sur les sols carrelés entretenus à la cire d’abeille et la définition de l’origine du mot « népotisme » : le Pape Clément VIII avait nommé cardinal son neveu Pietro Aldobrandini, qui devint, du coup « cardinal neveu » (« cardinal nepote » en italien). Comme il profita abondamment de sa charge, le terme est passé à la postérité dans les langues latines (nepotismo, népotisme) pour signifier ce que nous savons. Voilà qui récompense d’avoir lu ce billet jusqu’au bout, non ?

samedi 22 septembre 2007

Jojoba et cachalot

Le post sur le jujube m’a valu un très abondant courrier de fans qui me demandent la différence entre jujube et jojoba.

Le jojoba ou Simmondsia chinensis est un fruit originaire du Mexique qui ne se mange pas, mais est cultivé pour ses graines, ou « amandes » dont on extrait une huile. Cette huile est utilisée en particulier en cosmétique, pour aider au tartinage de toutes sortes de substances censées retarder des ans l’irréparable outrage (balivernes, mais c’est un autre sujet).
L’huile de jojoba a trouvé tout son intérêt partir des années 1970 lorsque, pour éviter l’extermination des cachalots, l’utilisation du « blanc de baleine » fut interdit. Le blanc de baleine, (appelé encore spermacéti) comme chacun le sait, était utilisé surtout en cosmétique mais aussi dans le domaine des lubrifiants (grâce à sa forte viscosité). Le spermacéti est une poche de plusieurs tonnes de matières grasses, située dans le crâne des cachalots (sperm whale en anglais). On a longtemps cru que cette abondante matière servait à la fabrication de bébés cachalots (d’où son nom), mais il n’en est rien.

Son intérêt pour la cachalot est que la densité du spermacéti augmente au fur et à mesure que la température diminue. Le cachalot descend dans les profondeurs abyssales en faisant un beau canard, tête bourrée de 5 tonnes de spermacéti en avant. Au fur et à mesure qu’il descend, la température de l’eau diminue, le spermacéti se densifie entraînant l’animal de plus en plus profond, sans effort (pas con, le cachalot). Lorsqu’il veut remonter à la surface, le cachalot réchauffe le spermacéti en augmentant la circulation sanguine, ceci rend le spermacéti moins dense et le cachalot remonte à la surface. L’ingéniosité du procédé me laisse totalement coi.
Je sais bien qu’un certain nombre de mes lecteurs sont jeunes et facétieux et aiment l’humour quelque peu potache. Je ne serais donc pas étonné que toutes ces histoires de spermacéti et de lubrifiant ne leur donnent des idées. Pour leur faire plaisir, permettez moi d’ajouter que le nom savant du jujube (pas le jojoba, hein?) est Ziziphus zizyphus. Poilant, non ?

jeudi 20 septembre 2007

Le jujube

A la demande de ma cousine qu’elle a un super beau blog de cuisine, j’ai entamé des recherches sur le jujube. La question étant ; « j’ai acheté des jujubes, comment puis-je m’en servir en cuisine ?». Je n’ai jamais vu de jujube de ma vie, je me suis demandé si le nom anglais n’était pas « jojoba » comme dans « shampooing revitalisant au jojoba » ou « masque de beauté au jojoba survitaminé »..
Après 5 minutes sur le Web de longs travaux d’investigation, je suis en mesure de résumer ainsi la situation : le jujube aussi appelé « datte chinoise » est un petit fruit produit par le jujubier qui est un arbre tropical qui ne craint pas le gel (d’où son implantation dans le Sud de la France). Le fruit jeune, à noyau dur comme celui d’une olive, est vert et a le goût et la consistance de la pomme, puis en mûrissant celui de la datte (datte chinoise, vous vous souvenez ?). On l’utilise en tisane pour ses propriétés « pectorales » (contre la toux, les laryngites, etc… Comme une pastille Valda, quoi). Pour ce qui concerne son utilisation gastronomique, les meilleurs auteurs parlent de « friandises à base de jujube ». Effectivement, on trouve une recette de « jujube cake » ou de « candied jujube » dans de vieux grimoires pré-colombiens. J’ai aussi découvert après bien des difficultés que le jujube se déguste en Chine nature, séché (voir appétissante photo ci-dessous) ou encore fumé. D’aucuns le préparent aussi sous forme de vin (on s’en pourlèche les babines).
La même source nous dit que la senteur du jujube est réputée pour attirer le sexe opposé, d’où son utilisation comme ornement de chapeau dans certaines régions de l’Himalaya. Vous voilà prévenu(e)s.
L’utilisation culinaire du jujube semble être un mystère pour beaucoup de gens. M’est avis que ça doit être une belle saloperie que c’te fruit-là (comme dirait le génial Régis Mailhot).

Je te souhaite bien du plaisir, ma cousine, avec tes jujubes.
PS : je suis hélas, hélas, pris ce dimanche pour déjeuner.

mercredi 19 septembre 2007

Régis Mailhot sur France Inter

J’ai récemment arrêté d’écouter Europe 1 la matin car le nom de Not’Bon Président revenait vraiment trop souvent. Je suis revenu sur France Inter, un rythme plus posé, moins clinquant qu’Europe 1, mais où un meilleur équilibre semble exister entre les archéo-gauchos historiques et les néo-valets-du-régime.

Tout allait bien jusqu’à ce que je tombe sur la chronique de Régis Mailhot à7h53 (le Monsieur ci-dessous qui ressemble à Edouard Baer, mais n'est clairement pas Edouard Baer !) .
C’est LA chronique radio à ne pas rater en ce moment. Le Monsieur a un débit mal assuré, un ton de voix qui imite mal celui de Nicolas Canteloup (sur Europe 1, mais quel talent !), et surtout une vulgarité rarement entendue en dehors de Fun Radio. On sent qu’il a beaucoup écouté Coluche, mais il n’a clairement pas saisi la différence (chère au disparu) qu’il y a entre grossièreté et vulgarité. C'est du très mauvais monologue de café du commerce. Il faut vraiment profiter d’un tel niveau de nullité avant qu’il ne soit débarqué. Il n’est qu’à entendre le silence de Nicolas Demorand quand la chronique est terminée pour imaginer la consternation qui doit régner dans le studio. La chose n’est pour vous qu’à un clic de souris. Sinon, rendez-vous demain matin à 7h53 sur France Inter, c'est du brutal.

lundi 17 septembre 2007

Les tests ADN : une toute petite mesure de bon sens

Axel Kahn et Didier Sicard, anciens membres du Comité National d’Ethique signent dans Le Monde un article réfutant le recours aux tests ADN pour établir les liens familiaux des candidats à l’immigration.
Leur argument central est que les français refusent que la biologie serve à établir la filiation, et ceci devrait valoir pour les français comme pour les non-français. D’autant que entre 3 et 8% des enfants français de souche auraient un père biologique différent de celui de leur état-civil (on peut s’interroger sur la façon dont on a pu déterminer celà). Un autre argument qui porte est illustré par le cas d’une femme désirant rejoindre son époux avec trois enfants, dont un d'un père différent. Faudra-t-il que sa mère abandonne le « bâtard », partant avec seulement deux de ses enfants ? Ou bien qu'elle renonce à reconstruire sa famille ?
Ces raisonnements me semblent justes mais il est semble – à vérifier - que ces tests n’auraient rien d’obligatoire et ne seraient qu’un des moyens qu’une personne aurait de faire reconnaître ses liens de filiation, l’autre moyen (sans doute plus long et hasardeux dans certains pays) restant de produire des documents administratifs convaincants. La plupart des pays européens utilisent ces tests, et à partir du moment où ils restent facultatifs et clairement encadrés par la loi, je ne crois pas qu’il faille s’en indigner.

On doit par contre s’inquiéter du glissement vers une approche de plus en plus répressive de l’immigration, à coup de « petites mesures de bon sens », qui aboutira peu à peu à discrètement effacer des principes fondamentaux.

Même si je n’adhère pas totalement aux raisonnements d’Axel Kahn et Didier Sicard sur les tests ADN, je le rejoins quand même dans leur opposition. Venant d’un gouvernement qui cherche à faire passer comme « normal » un objectif de refoulés annuel digne le la Gestapo (25000 hommes, femmes et enfants, peut importent leurs cas particuliers ou leurs histoires individuelles), il me semble sain et logique de s’opposer à cette nouvelle petite mesure.

dimanche 16 septembre 2007

Techno parade 2007

Je suis tombé hier sur la techno parade et j’ai eu peur. Cette foule compacte de grands bébés en t-shirts m’a fait flipper. Pas moyen d’aller à contre-courant de cette marée hallucinée qui avançait sur le Sébasto. Le vacarme de la musique était totalement assourdissant, pas moyen de s’entendre ; une foule en non-communication totale. J’étais aux Halles, que je connais plus que bien, à toute heure du jour et de la nuit et en toutes saisons et où rien ne m’étonne. Mais là, j’ai eu l’impression que le quartier venait d’être envahi par une armée de grands enfants extra-terrestres, plutôt jolis en général, sentant le Yop à la fraise et la bière, en pilotage automatique, sourds et muets.

Je crois bien que j’ai passé hier le cap de la vieux-connitude.
Mort aux jeunes et vivent les vieilles chanteuses à texte !



mercredi 12 septembre 2007

Aujourd'hui: rien

Aujourd’hui 12 Septembre 2007,

Le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a reçu une vingtaine de préfets. Conformément à la demande du président Nicolas Sarkozy, le ministre a fixé comme objectif l'expulsion de 25.000 sans-papiers d'ici la fin de l'année (Le Monde).

Jean-Marie Le Pen a été auditionné par la commission Balladur sur la réforme des institutions. Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen, que Jacques Chirac comme François Mitterrand refusaient de rencontrer, est de nouveau invité dans les palais officiels. Il a été reçu à deux reprises par le nouveau président. (Associated Press).

samedi 8 septembre 2007

Marseille: ce qu'il faut savoir

Il est temps de pimenter un peu ce blog, cherchons les emmerdes.

Je suis allé jeudi soir à Marseille, en train. Plus d’une heure de retard à cause d’incendies sur la voie. Rien à dire, les TGV c’est fantastique, ils n’y peuvent rien s’il y a des incendies, la sécurité de la clientèle passe avant tout. Bien. Arrivée à Marseille Saint Charles, en travaux, comme toujours, direction les taxis (ben quoi, il est 22 heures, je le vaux bien), dans sous-sol merdeux puant l’essence. Une petite queue de 5-6 personnes, pas un taxi en vue. Je patiente 2 minutes sous les néons blafards, rien du tout à l’horizon, rien que le silence. Je me dis « ah ! mais il y a le métro à Marseille. Je vais au Vieux-Port, c’est sûr qu’il y a une station là-bas ». J’abandonne la file d’attente et reviens sur mes pas en suivant les indications « Métro » dans le chantier susnommé. Je tombe sur un bout de chantier grillagé avec ce qui semble être un escalator et un grand rideau de fer tiré sous le panneau « Métro ». J’avise un mec crasseux qui glande par là avec un brassard « Sécurité » qui me dit « ah oui, il est fermé le métro ». La 2ème ville de France ferme son métro à 21 heures ! On est chez les fous !
Je retourne à la file d’attente des taxis, là c’est l’émeute. Depuis que je l’ai quittée une vingtaine de personnes de tous poils se sont agglutinés, il n’y a plus de file mais un magma de gens plus ou moins excités, et pas de taxi en vue. Un énergumène bedonnant au T-shirt plein de taches se met à agiter son portable en gueulant « il y a 7 taxis qui arrivent en haut au Novotel ». Des crétins se précipitent ; pour ma part je m’interroge « Qui est ce mec ? il a l’air débile léger, est-ce donc un employé de la gare ? un fou ? un chauffeur de taxi ? ».

Dans le bordel ambiant je me dis finalement que je n’ai rien à perdre à attendre dans ce coupe-gorge et je remonte donc, digne comme un prince, dans le merdier la gare à la recherche du Novotel. Je le trouve tant bien que mal. Il y a là des bagnoles garées n’importe comment, des taxis avec des mecs patibulaires qui discutent entre eux. Rien de clair, on ne sait pas s’ils sont les chauffeurs des taxis, s’ils ont volées les bagnoles, ou s’ils gardent le taxi à leur pote pendant qu’il fait la sieste. Pas évident de savoir s’ils sont libres, ou occupés, eux ils parlent entre eux, ils ont l’air de s’en foutre complètement. Les clients en détresse se refilent des numéros de taxi-radios qui demandent (quand ils décrochent !) de rappeler dans 10 minutes. Arrive poussivement un taxi dont le chauffeur est un vieil abruti avec des lunettes de soleil énormes (il est maintenant 23 heures) et une grosse perruque à la Elvis, les pattes d’eph, et tout, l’air très content de lui, ce crétin, sûr de son effet. Il prend en charge un mec qui avait soi-disant réservé par téléphone et disparaît dans la nuit avant que j’ai pu lui dire son fait, à cet abruti.
Je fais causette avé une dame du cru qui me dit qu’elle n’a jamais vu ça. On rigole entre naufragés, l’ambiance est bon enfant, mais quand même ça commence à faire long. Je finis par avoir un radio-taxi, une bagnole arrive, je la partage avec un mec qui va à un congrès du MEDEF (il a cru que j’y allais aussi, je me dis : « c’est tout bon, coco, t’as le look ! »). Nous descendons tant bien que mal à travers la circulation désordonnée, les travaux, les paumés qui traversent n’importe comment. Je le laisse le Monsieur du MEDEF payer le taxi (normal), je dépose mon sac à l’hôtel et je sors chercher de quoi bouffer. J’hésite entre des kebabs douteux et des sandwiches qui ne le sont pas moins, et je me rabats sur le Quick du Vieux-Port. Tant qu’à passer une soirée d’abruti, faisons la totale. J’essaie (quand on est au fond, autant se lâcher) le Michalak Burger : de la bidoche trop cuite avec un fromage genre Vache Qui Rit mais en plus épais, dégueu à souhait. Je rentre vers l’hôtel en flânant dans les rues qui sentent la pisse, où glissent des épaves plus ou moins alcoolisées, et foncent des bagnoles déglinguées.

Je pense à Beyrouth et je me dis que j’aurais peut-être dû aller voir Caramel, lorsque j’avise des bornes style Vélib’ (en chantier, bien sûr). Et là je me mets à imaginer la circulation des Vélib’ dans ce merdier de bagnoles, de chantiers à moitié abandonnés, de ruelles sordides et de tarés en tous genres. Ca va être du grand fun !

« Bon, et sinon, vous en pensez quoi, vous, de Marseille ? » me demande le chauffeur de taxi qui me ramène à la gare le lendemain soir, après m’avoir déversé ses torrents de bile sur la Cité Phocéenne, sa mairie impotente, ses embouteillages, ses incivilités, ses flics désabusés, sa violence (et pour finir, mais je le voyais arriver depuis le début, ses arabes et ses noirs). Moi : « oh, il y a du bon et du moins bon à Marseille. En tout cas c’est une ville qui a du caractère ». Lui, un peu surpris, mais pensant à son pourboire « ah, oui, c’est vrai ». Il a dû se dire que les Parisiens sont tous des fêlés, mais qu’importe. L’essentiel est surtout de ne pas encourager le Marseillais à quitter sa ville.

Bon, et sinon, vous en pensez quoi, vous, de Marseille ?

mercredi 5 septembre 2007

Blanc

Je ne suis pas trop inspiré en ce moment, mais je veux quand même vous dire que je pense à vous, immense multitude de lecteurs et lecteuses. Voici donc, pour vous reposer les yeux entre deux blogs, que je vous offre ce blanc. Si, si, ça me fait plaisirEt maintenant, allez en paix.

lundi 3 septembre 2007

Le fils de l'épicier

Je sais, je sais, j’ai le chic pour parler de livres sortis il y a des années et de films que tout le monde a déjà vus. Dans cette veine, voici « Le fils de l’épicier », sur les écrans depuis déjà 3 semaines. On m’avait dit qu’il n’y en avait pas grand-chose à attendre, ce fut donc une bonne surprise.
Evidemment, comme tous les films, bouquins, morceaux de musique, etc… il y a des circonstances où l’on est sera touché alors que son voisin, parce qu’il est dans un tout autre état d’esprit, ou qu’il n’aura pas digéré le chili con carne de midi s’ennuiera ferme. Je peux deviner les raisons qui m’ont fait l’apprécier autant, mais cela n’a d’intérêt que pour moi.
Je dirai simplement que j’ai beaucoup aimé ce film parce qu’il n’ a rien de lourd ou de facile. On oscille toujours entre des contraires : l’enfer familial / le bonheur familial, la campagne idyllique / les coins paumés où l’on s’emmerde à mourir, les petits vieux totalement largués / les vieilles dames indignes à qui on ne la fait pas, le comique / le pathétique, le bonheur est dans le pré / le cauchemar des petits bleds, etc… Lorsqu’on pense verser dans un cliché, on se trompe (presque) à chaque fois.
Les acteurs sont bons, des premiers rôles aux rôles secondaires (la géniale Lucienne, les petits vieux qui n’ont l’air de rien mais qui en sortent de bien bonnes, le copain épicier arabe, etc…).

Je n’aime pas que l’on me raconte les films, je ne raconterai pas celui-là, mais je vous encourage fortement à aller le voir. Il ne va pas rester 3 semaines de plus à l’affiche…

dimanche 2 septembre 2007

Vélib' : vigilance !

Dans la série « Vélib’ c’est génial mais soyons quand même vigilants » cette petite anecdote.
Etant à Montmartre, j’ai essayé de retirer le seul Vélib’ disponible dans une station avec ma carte Navigo. Le voyant passe du vert à l’orange, et j’entends le petit « clic » qui veut dire « a y est ! tu peux me prendre ! ». Je tire sur le vélo, ça coince, et, paf ! le voyant repasse au rouge. Tout coincé. J’attends un peu, toujours rouge, et pas d’autre vélo à la station. Pas grave, je vais à la suivante. Galère pour trouver, un samedi midi à Montmartre une station avec des vélos: tous les Vélib’ ont descendu les pentes depuis belle lurette. J’arrive à grand-peine place Clichy, deux Vélib’ disponibles, mais ma carte fait passer les voyants du vert au rouge. Rien à faire, on m’interdit de prendre un Vélib’ ! Scandale !
Je cherche sur la borne le numéro d’appel, l'écran de la borne me dit que je suis en train d’utiliser un Vélib ‘ et que donc elle ne peut m’en donner un autre…
Gasp ! J’appelle le numéro en question et je tombe sur un menu qui m’annonce 5 minutes d’attente. Gnééé…. Voilà que passe un bus qui me rapproche de chez moi, je saute dedans, toujours avec le téléphone à l’oreille à écouter la musique d’attente Vélib’. Une dame, aimable, finit par décrocher. Bien sûr je n’ai pas mon numéro d’abonné sur moi, mais elle me trouve quand même dans son fichier. Pour résumer, elle me dit que si, si, j’ai un Vélib’ en cours d’utilisation. Après 5 minutes d’explications peu amènes elle finit par m’expliquer que le vélo coincé à la borne est sans doute la cause du malentendu. Mais c’est pas compliqué à résoudre : il suffit que je lui donne 3 informations : le numéro de la borne, le numéro du vélo et le numéro du point d’attache. Je gueule comme un putois car je suis dans un bus qui roule à vive allure vers une direction totalement opposée. Rien à faire, la dame compatit, mais le système ne veut rien savoir. Je descends du bus sans bien savoir où je suis, toutes les rues que j’ai pris avec lui étant en sens unique (descendant de Montmartre vers les bords de Seine), je dois remonter tout ça à pied....
La balade me prend une bonne demi-heure (c’est que, des fois, les bus vont super vite grâce aux couloirs, merci Bertrand). J’arrive finalement à la borne, le vélo est toujours là, tout seul avec son voyant rouge à pleurer. J’appelle. Encore 5 petites minutes de musique d’attente et un Monsieur Vélib’ me règle le problème (sans pour autant réussir à décoincer le vélo ni à me trouver un Vélib’ libre dans un périmètre humainement pratiquable…). Je retourne en maugréant vers la mythique place Clichy où je récupère enfin le Vélib’ du bonheur qui me redescend vers des parages moins hostiles.
Moralité : si un Vélib’ est coincé après que vous ayez passé votre passe Navigo, ou pour tout autre truc bizarre, ne quittez pas les lieux en imaginant que l’ordinateur a compris ce qui vous arrive. Appelez Vélib’ sur le champ !!!! (Tél 0130797930).