dimanche 30 novembre 2008

Vélib' : les fulgurances

Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait de billet Vélib’. L’inspiration m’est venue hier au petit matin, alors que je me gelais sur ma selle en dévalant la rue des Ecoles. Mâtin, me suis-je dit, mais qui a bien pu avoir l’idée de la bicyclette ? Je sentais que je touchais là un des mystères fondamentaux de l’univers. Le Vélib’ est propice à ce genre de fulgurance, mais je digresse. Reprenons.

L’inventeur de la voiture n’a pas de mérite. Une voiture ce n’est jamais qu’une charrette à moteur. Mais un vélo ? Il n’y a rien dans la nature qui fonctionne sur le même principe, rien non plus dans l’attirail des inventions humaines. Qui est donc l’inventeur de génie qui s’est dit, un beau matin « Fi donc ! Un machin avec une roue devant et une roue derrière lancé à vitesse suffisante tiendra bellement en équilibre. J’y pourrois poser mon séant et courser derechef les véloces destriers » (le parler est d’époque, vous apprécierez).
Qui est le type qui, le premier, s’est cassé la gueule en essayant une telle machine, avant de réaliser quelle vitesse devait être atteinte pour assurer l’équilibre ? Combien de fois a-t-il recommencé avant que cela ne marche ? L’histoire n’a pas retenu le nom de ce héros qui a fait progresser l’humanité d’un grand pas en se prenant une belle gamelle. C'est une honte ! Je tenais à rendre hommage, à ce pionner anonyme. Voilà, c'est fait, merci pour lui.

PS : Euh… Je dois avouer qu’arrivé au bout de ce billet je me suis laissé aller à regarder ce que le Web disait sur le sujet. J’y ai découvert l’histoire du baron allemand, Karl Drais von Sauerbronn qui pourrait bien être le quidam en question. Apparemment, pas mal d’élèves de CM2 savent ça, j’ai un peu honte.

jeudi 27 novembre 2008

Pour vos cadeaux

En cette période de l’Avent d’une année marquée par le Grenelle de l’environnement et par la crise qui nous rend tous rend économes et écologiques, le cadeau tendance est le livre-coffret. Autrement dit le bouquin et un magnifique article qui a quelque chose à voir avec le sujet du livre.
Il y a donc des livres sur les vins vendus dans un coffret avec des verres de dégustation, des livres sur les parfums avec plein de flacons de trucs qui sentent, l’incontournable livre sur les verrines avec devinez-quoi, et, bien sûr, le livre sur les recettes en mini-cocottes, et ses mini-cocottes en fonte (ouais ! trop génial ! 2 mini-cocottes, je vais pouvoir inviter tous mes amis !).
Le mieux que j’ai vu pour l’instant est le coffret « La guitare pour les nuls » avec une guitare, 1 housse, 1 accordeur, 3 médiators, 1 CD audio et (tout de même) un livre. La camionnette de livraison est disponible sur simple demande à la caisse.
J'ai commandé « La bétonneuse pour les nuls ». La joie du récipiendaire et de sa famille sera mon plus beau cadeau.

mercredi 26 novembre 2008

Tout va bien

Le journal de 20 heures passe en tête de gondole la mort d’un SDF, l’élection de Martine Aubry et la crise vécue par des vrais gens.
Il y a eu aujourd’hui plus de 80 morts et 250 blessés dans plusieurs attaques terroristes coordonnées à Bombay. Tout le monde s’en fout. Joyeux Noêl.

dimanche 23 novembre 2008

Heureux évènement

Gaffe l’autre soir dans une soirée d’anniversaire : j’ai cru que la femme d’un copain, que je vois peu, était enceinte. Un peu surpris car la dame, qui n’est pas un perdreau de l’année, a eu un bébé il y a 6 mois. J’ai donc abordé la question de biais, demandant à son mari « Dis-donc, Mme X. ta douce moitié, elle a un peu forci récemment, non ? (clin d’œil) ». Regard vide du copain, pas amusé. Du coup j’ai paniqué me disant que, peut-être, la malheureuse souffrait d’une tumeur abdominale qui la déformait et aller laisser un veuf et une orpheline. La cata ! J’ai essayé de dégager en touche, mais avec l’impression désagréable d’avoir mis les pieds dans quelque plat.
Je me demandais encore comment j’allais m’en sortir, quand arrive un autre couple. Pour faire diversion, je me précipite sur les nouveaux arrivants. Et là, Paf ! la dame aussi a l’air d’être enceinte. C’est pas possible, pas à son âge ! D’autant qu’elle traîne dans son sillage un très grand et très gros monstre avec des cheveux hirsutes qu’elle me présente comme son fils « mais si, tu sais, tu l’as vu il y a 5 ans. Bon, là il a 18 ans ». Choc.
Et de repartir se balader dans sa robe de grossesse en tirant le grand imbécile qui, visiblement, n’avait rien à faire des amis de ses parents et louchait surtout sur le buffet (ça doit dévorer des bestiaux comme ça). Soudain, j’ai eu l’illumination, voyant côte à côte les deux parturientes : caramba, c’est bien sûr, elles ont le même genre de robe, le sac informe doit être à la mode !
J’en ai eu confirmation, ce matin en interrogeant des joggeuses de moins de 50 ans : la robe de grossesse est furieusement tendance. Il paraît que ça s’appelle « robe-tunique ». C’est flottant devant, vague sur les côtés, on peut planquer là-dessous plein de trucs, dont, si on veut, des bébés. Mais pas forcément des bébés, il faut le savoir. Ceci clôt notre rubrique « modes d’aujourd’hui, pour dames ».
Je remercie La Redoute pour la fourniture gracieuse des illustrations qui donnent une classe folle à ce billet.

dimanche 16 novembre 2008

Notre Dame des Chats

Ce matin au petit jour, filant comme le vent sur mon Vélib', je suis tombé dans un recoin du jardin des Halles sur une vieille dame avec un grand cabas à commissions à roulettes, entourée d’une vingtaine de superbes chats noirs. Elle était en train de leur donner à manger des trucs qu’elle sortait de son cabas. Elle avait des tonnes de barquettes de viande, et elle balançait les bouts aux matous qui les mangeaient posément, sans se battre ni rien, des bêtes très bien éduquées.

Moi : ouah, ils sont superbes vos chats !
Elle : ah ben, Monsieur, vous savez j’ai bien du travail avec eux. Il y en a au moins autant de l’autre côté du jardin, je vais y aller tout à l’heure, mais alors, c’est du travail.
Moi : ils sont vraiment très beaux, ils ont un poil noir incroyable
Elle : ah ben c’est que c’est pas des croisements, hein ? Et puis je leur donne de la levure de bière avec la viande
Moi : ah bon ?
Elle : ah ben oui, c’est bon pour le poil. Y’a qu’à voir. Mais des fois je leur donne aussi du Wiskas et du Sheba, hein ?
Moi : je n’ai jamais vu autant de chats, aussi beaux, aux Halles. On en voit quelques uns tout moches, mais ceux-là, jamais je ne les ai vus, pourtant il y en a une flopée !
Elle : c’est parce qu’ils se cachent dans la journée, il savent que je passe vers 8 heures, là ils sortent, mais sinon on ne les voit pas
Moi (suspicieux…) : mais vous ne nourrissez que les chats ?
Elle : ah ça oui ! Rien que les chats. Ça me donne assez de travail comme ça, tous ces chats tous les matins ! Et pis, j’aime pas les pigeons, c’est des sales bêtes.
Moi : je suis bien d’accord ! J’adore les chats mais j’ai horreur des pigeons, c’est vraiment des sales bêtes, il faudrait en débarrasser Paris, mais y’a pas moyen.
Elle : C’est sûr. Remarquez, plus y’a de chats, moins y’a de pigeons, d’un sens.

Plus de chats = moins de pigeons, bon sang mais c'est bien sûr ! La ville de demain sera peuplée de chats et libérée de ses pigeons. Ce sera le bonheur. Cette sainte femme m’a fait voir la lumière. Ma mission est maintenant de répandre la Parole.

vendredi 14 novembre 2008

Viva il Poucet !

Un malade mental poignarde un étudiant et Notre Président annonce dès le lendemain que l’on va lancer une réforme de l’hospitalisation psychiatrique. Qu'on les enferme tous ! Notre Président se focalise sur l’essentiel, analyse en profondeur (mais aussi en finesse) les situations, ne craint pas l’impopularité et travaille avant tout sur les questions de fond qui importent à la prospérité et à grandeur de la France. Tout comme avant lui le firent Napoléon, Louis XIV, Charlemagne et Jules César, en particulier. J’espère qu’ils seront nombreux les vrais patriotes à réclamer, comme moi, et comme vient de le faire le Président Bouteflika, autre grand homme de notre époque, qu’il n’y ait pas de limites au nombre de mandats présidentiels.
Génie des Hauts de Seine, Archange munificent de Neuilly-sur-Seine, Zeus de l’Elysée, ne nous abandonne jamais !

dimanche 9 novembre 2008

Sortez bien couverts

Je m'indigne de voir tant d’utilisateurs hésitants de Vélib’ le week-end. Le Marais étant devenu piéton-cycliste à titre expérimental, c'est un véritable festival d'accidents évités de peu. Quelques Vélibistes du dimanche démentent l’idée reçue qui veut que le vélo ça ne s’oublie pas, beaucoup d’autres regardent en l’air plutôt que devant eux, et presque personne ne porte de casque. C’est plutôt crétin. Il m’arrive de prendre des Vélib’ à l’improviste, et donc sans casque, mais chaque fois que je peux le prévoir, je prends un casque. Ca ne préserve en rien de l’accident, je le sais bien, mais ça peut – un peu – limiter les dégâts. Nous devrions prendre exemple sur d'autres pays.

A Bogota, par exemple, les motards ont l’obligation d’avoir une plaque d’immatriculation visible, de porter un casque qui indique clairement leur numéro d’immatriculation, plus un gilet réfléchissant sur lequel le même numéro apparaît en grosses lettres. Le motard a donc 3 fois son numéro bien apparent, et s’il a un passager, celui-ci est soumis aux même règles (sur la photo ci-contre, prise au hasard, le passager a un casque avec un numéro (BDO3?) qui ne correspond pas à celui de la moto ni du gilet (BUK80). Cas rarissime, notre reporter était là qui a saisi cet instant exceptionnel).
Mazette ! pensais-je, quel raffinement, quelle préoccupation exemplaire de la sécurité des motards de Bogota ! En fait, l’idée est de limiter les agissements des « sicarios », la plaie des villes de Colombie. Les sicarios sont des tueurs à gages, souvent très jeunes, qui, fonçant sur des motos à la plaque d’immatriculation masquée, flinguent leur(s) victime(s), avant de se perdre dans les centaines d’autres motos qui pétaradent dans la ville. Le souci de la santé des motards est donc quelque peu secondaire. Bien sûr, le système n’est pas infaillible : il y a des malins qui sous la menace d'une arme piquent une moto avec le casque et le gilet avant d’aller commettre leur forfait (facile, pff…). Ou encore les sicarios sportifs qui prennent un vélo, leur flingue et vont faire leur travail. Sans casque. Mais à quoi pensent-ils donc ces jeunes écervelés?

jeudi 6 novembre 2008

Défaite

Matoo le craignait, le New York Times le confirme : en même temps qu’Obama était élu, 3 Etats américains ont voté des lois contre le mariage gay : la Floride, l’Arizona et – désastre – la Californie. Certains analystes y voient la marque du vote latino, pro-Obama mais attaché aux valeurs familiales (telles que, par exemple, la consanguinité, l’inceste, le tabagisme passif et l’alcoolisme clandestin).

Obama a été élu, le métis qui n’était le candidat ni des blacks ni des blancs. Voilà une bonne chose de faite. Reste maintenant à élire président un gay qui ne soit le candidat ni des gays, ni des hétéros ni des Ne Se Prononce Pas.
Bertrand, yes you can !

mercredi 5 novembre 2008

Victoire

Quel beau jour ! Je gardais dans un placard un drapeau américain, pour une grande occasion. Je l’ai mis ce matin sur mon balcon. Il flotte, un peu seul, mais vaillant, dans le ciel parisien. Il faut dire que, comme tout le monde, je n’ai pas de drapeau français chez moi, et je ne sais pas où en trouver un (un magasin de farces et attrapes, peut-être ?). Je ne peux donc pas pavoiser aux couleurs nationales. Mais, tout à ma joie, je digresse. Non, ce que je voulais dire est ici:

Les Américains ont voté pour le candidat le plus charismatique, le plus innovant, le plus intelligent (et aussi le plus beau). Le vainqueur logique. Je ne crois pas qu’ils aient voté en fonction de sa couleur de peau, car il n'était le candidat ni des Noirs ni des Blancs mais celui de toute l'Amérique. C'est la victoire de l'intelligence !

mardi 4 novembre 2008

Et Yma Sumac

Il n’y a pas que la mémé d’Obama qui nous a quittés. Yma Sumac, évoquée par une chanteuse française déjà un peu ancienne dans « Joe Le Taxi » vient également de disparaître. Elle était née Zoila Augusta Emperatriz Chávarri del Castillo. Voilà une information utile et qui permettra de briller en société. C’est cadeau !

lundi 3 novembre 2008

Barack Hussein Obama

Logiquement, Obama ne peut pas perdre. Les 8 années avec les républicains au pouvoir ont été catastrophiques, pas tant sur le plan de la politique extérieure, dont se contre-fichent absolument les américains (les vrais, pas les journalistes ni les intellectuels), que du point de vue de l’économie. Il y a bien des excités qui voteront toujours pour le candidat qui défend le droit de porter les armes, contre l’avortement ou le, mariage gay, mais la masse des électeurs n'est pas idiote, elle fonctionne avant tout en fonction de son intérêt économique. Or, là, tout va mal. Les gens peuvent de moins en moins vivre à crédit, ce qui est un changement dramatique de mode de vie. Et le marché de l’immobilier s’effondre, conduisant les plus malchanceux à la ruine, et les plus chanceux à une impression de pauvreté relative. En toute logique, Obama ne peut que gagner.
Je ne veux pas faire d’angélisme car je trouve très suspect l’enthousiasme de beaucoup de français qui, à les entendre, voteraient les yeux fermés pour Obama, mais qui refusent de voir les étrangers voter aux élections locales. Nous n’avons pas de leçon à donner aux américains en matière de racisme. Mais, objectivement, le seul argument qui puisse faire perdre Obama est un argument irrationnel, celui de sa couleur de peau. Nous allons vite être fixés.
PS: cette vidéo géniale, pour ceux qui se souviennent de la pub "Wassup ?", 8 ans plus tard.