jeudi 25 février 2010

Les éléphants vont à la foire

Dans « Une vie française » de Jean-Paul Dubois, le narrateur est affligé d’un tic mental qui lui fait répéter des milliers de fois à lui-même des noms propres comme « Zeitsev », « Ingersoll » ou « Hoegentaler ».
Je n’en suis pas là, mais j’ai presque toujours un air de musique dans la tête. Je redoute terriblement la chanson entendue le matin à la radio, c’est pour ça que j’écoute France Inter. Il arrive qu’ils passent de très courts extraits de chanson entre 7 et 8h. C’est rare, mais quand ça arrive, ce sont forcément des ritournelles que tout le monde connaît et qui collent longtemps dans la mémoire. En dehors de ces situations, reviennent facilement à la surface diverses choses telles que les premières mesures de « Jésus que ma joie demeure » de Bach, le refrain d’un chant de louveteaux (que j’ai dû entendre chanter 2 fois dans ma vie par des « vieux guides » qui devaient être des cheftaines de 16 ans), ou encore la comptine que voici :

Les éléphants vont à la foire,
Mais que vont-ils y voir ?
Le gai laboureur qui dans l’air du matin
Peigne ses cheveux de lin.

Un singe tomba du banc,
Sur la trompe de l’éléphant,
L’éléphant fit un tour et se mit à genoux,
Mais qu’advint-il du singe ?


Je crois me souvenir d’avoir entendu ça quand je devais avoir 4 ou 5 ans, sur un disque 45 tours au milieu duquel on posait un cylindre avec un chapeau pointu, recouvert de pans de miroirs qui, lorsque le disque tournait, reflétaient des singes qui sautaient d’un trapèze : hop j’attrape le trapèze, hop je le lâche. C’était peut-être un cadeau publicitaire à une époque innocente où les laboratoires pharmaceutiques offraient aux médecins des jouets pour leurs enfants.
Je pensais être la seule personne au monde à me souvenir de cette chanson. Google m’a prouvé que non ! Cette chanson existe bel et bien (ouf, je ne suis pas totalement cinglé). Mais on dirait que le gai laboureur est en fait un gai babouin, ou peut-être un gai bédouin. Ces comptines, c’est vraiment n’importe quoi, et je ne remercie pas l’auteur de celle-ci.

samedi 20 février 2010

Revue de presse

Lu pour vous cette semaine dans la presse du Burkina Faso.
D’après "Le Pays", Toyota va retirer des dizaines de voitures du Burkina. Absolument. Après les 4 millions de véhicules rappelés en Europe et aux Etats-Unis, la situation se corse considérablement pour le constructeur japonais.
L’Observateur Paalga fait son gros titre sur « Le quartier Sud carbonisé ». Oh non ! Se dit le lecteur affolé. Il s’agit du quartier Sud du marché de Pissy à Ouagadougou. On respire un peu. Selon le premier témoin du drame, « le feu est parti d’un hangar de seccos (nattes de pailles tressées, NDT) où on stockait de la pastèque ». On ne se méfie jamais trop de la pastèque.

L’Observateur Paalga relève que, face au sinistre, « Les jeunes ont aidé les sapeurs-pompiers dans leur tâche », ce que l’on voit bien sur la photo ci-dessous. Voilà de jeunes comme on aimerait en voir plus souvent.

Plus triste, « L’incendie n’a pas seulement détruit les marchandises. Les rongeurs, tels que les souris et les rats voleurs, pris en souricière par les flammes, sont morts en laissant derrière ce qui était pour eux un jardin d’Eden ». Qu’ils reposent en paix. Le reporter de l’Observateur Paalga, poète mais avant tout grand professionnel, a immortalisé un de ces rats voleurs, défunt
Le même journal nous annonce à la page Sports que la 3ème édition du marathon Ouagadougou-Laye aura lieu le samedi 20 mai 2010, à l’occasion du XXVe anniversaire de l’Observateur Paalga. La température moyenne en mai à Ouagadougou est de 31,6°C, avec un bon ensoleillement. Précision importante du jounal, "Comme l’an dernier, cette compétition sera ouverte aux concurrents étrangers à raison de « deux athlètes par pays et un entraîneur ». Pas plus, vous voilà prévenus. L'Observateur Paalga nous rappelle enfin qu’un marathon c’est « 42,195 km, une discipline olympique. Et on ne prend pas le départ d’une telle course au pied levé ». Certes, non.

vendredi 12 février 2010

Pamela et Sergine se réalisent pleinement

Les murs du métro en sont plein : d’énormes affiches de recrutement pour l’Armée de terre avec l’adresse du site devenezvousmeme.com
C’est tout un programme, ça, « Devenez vous-même ». On s’approche de l’oracle de Delphes « Connais-toi toi même », ça donne à réfléchir. Tu es jeune, pauvre, au chômage, alcoolique, violent et illettré? L’armée va te permettre de te réaliser pleinement.

Le problème que tu rencontreras peut-être, c’est que si tu ne te souviens pas bien du nom du site, tu risques :
- de tomber sur devenezcequevousetes.html et devoir t’acheter le bouquin de Nicolas Proupain, « Devenez ce que vous êtes », et dont le propos se résume ainsi :
1. Assurez-vous que vous êtes bien en vie
2. Concrètement, trouvez votre voie et votre raison d'être

3. Gagnez votre vie en faisant ce que vous aimez
Très fort. La biographie de Monsieur Proupain est à déguster sur le même site.

- devenir fonctionnaire avec devenez-fonctionnaire.fr « Bienvenue sur un site de preparation aux concours de la fonction publique avec des qcm de culture générale, de maths, de français et de logique gratuits et des annales gratuites et corrigées ». Au moins, c’est pas cher, semble t'il.

- tomber sur les paroles de la chanson « devenez ce que vous recevez », et que voici
Devenez ce que vous recevez,
Devenez le corps du Christ.
Devenez ce que vous recevez,
Vous êtes le corps du Christ.
"Heu…, sergent, Mouloud y’m dit qu’on est le corps du Christ, eh, l’bouffon. Hein, c’est pas obligé de se faire crucifier, sergent, si on est militaire ? Bouffon".

- arriver sur devenezvousmeme.fr (pas .com, nuance) : là il y a des conseils très, très trapus, pour devenir athée, auto-entrepreneur, chanteur ou astronaute. Mais rien sur les militaires. En tout cas, la pub dans le métro a dû leur amener du monde.

Si par miracle tu tombes sur le bon site, comme tu es pauvre, il y a de bonnes chances que ton ordinateur se plante (c’est ce qui m’est arrivé). Le site trop chargé, plein de trucs et de bidules, et des espèces de bruits de mitraillette, un vrai fatras de créatifs pour djeunes. Mais si tu peux entrer dessus, tu pourras y lire les biographies de camarades qui t’ont précédés.
Y’a même des meufs, ch’te jure ! Tu verras, y’en a deux. Comment qu’elles s’appellent ? Sergine Descatoire et Pamela Fombonne. Trop bonnes, ch'te jure !

dimanche 7 février 2010

Et soudain, tout s’éclaire

Sous le titre « Homosexualité innée ou acquise ? Un chercheur relance le débat » Le Monde nous révèle les trouvailles d’un chercheur belge dénommé Jacques Balthazart.
Ce monsieur pense qu’une une interaction entre des facteurs génétiques et hormonaux dans l'embryon est à l’origine de la chose. Soit. C’est toujours mieux que de penser que c’est un choix (donc un péché, donc direct en enfer). A l’appui de sa thèse il a démontré qu’en changeant les taux d’hormones auxquelles des souris sont exposées, elles acquièrent le comportement sexuel du sexe opposé, « bien que les structures morphologiques et génitales de l'animal n'aient pas été modifiées". Ah ben oui. Eurêka, Balthazart ! Les homosexuels mâles ont la même sexualité que Brigitte Bardot, et les goudous ne peuvent pas s’empêcher de vouloir tirer tout ce qui bouge, chacun le sait. Voilà une base saine et bien étayée pour une réflexion scientifique puissante. J’espère que le Pr Balthazart ne va pas maintenant nous mettre au point un test génétique, absolument hors de prix mais tellement utile « Votre fœtus, Madame, a 55% de chances de naître homosexuel. Vous voulez quand même le garder ? ».
A travers un billet déjà un peu ancien, Coco Roncier, bloggeur peu prolixe mais de qualité, avait bien relancé le débat, mais on n'arrête pas si vite la marche du progrès.

mardi 2 février 2010

Océans

Le cinéma est bien la bouée de sauvetage du bloggueur à court d'idées. Cinéma donc, pour ce 301ème billet: "Océans" de Jacques Perrin. Une sorte de Thalassa où d’un seul tenant on l’on couvre des sujets tels que les animaux arctiques, les bébés tortues qui essaient d’arriver à la mer avant de se faire bouffer par les méchants oiseaux, les ravages de la pêche industrielle, la pollution marine, la fonte de pôles, les poissons rigolos, les crabes inquiétants, et les orques qui chassent les gentils phoques. Tout cela est bien plaisant, les images sont tellement léchées qu’on se demande souvent si ce ne sont pas des images de synthèse (on fait des choses très bien maintenant). Le commentaire, pourtant fort rare, est bien lourdingue, Jacques Perrin se complait à se mettre en scène avec un gamin que l’on imagine être son petit-fils pour nous inciter à protéger la planète. La cause est belle, certes, mas pas besoin d’être aussi lourd pour autant. Il y a des scènes spectaculaires, mais on les a presque toutes déjà vues à l’occasion du lancement du film. Il faut dire qu’avec une bonne douzaine de sponsors (de Total à l’Agence Spatiale Européenne, en passant par Liliane Bettancourt et un roi du pétrole), il y a eu une gentille promotion de l’œuvre avec force rabâchage des séquences-choc. Un avertissement quand même : on croit que c’est fini, et puis, non, le film repart. Il nous fait le coup 3 ou 4 fois, Jacques Perrin, soyez prévenus.
Bon, je ne veux pas faire un billet grincheux pour autant : il y a des zanimaux fort étonnants dans ce documentaire, qui nous rappelle quelques vérités essentielles sur les dangers que court notre planète. « On peut voir à la rigueur », dirait le Canard Enchaîné, pourtant palmipède des plus aquatiques.